lundi 25 avril 2011

Changer l'Aude en vin

Je suis passé sur changer l'Aude en vin la semaine dernière.
C'est un "salon" qui me tient beaucoup à coeur pour plein de raisins.
Déjà , j'habite l'Aude et les manifestations autour des vins Audois de cette qualité ne sont pas si courantes voir même assez exceptionnelles.
Ensuite il y a dans ce regroupement de
15 vignerons ce qui ce fait de mieux dans le département pour moi , même si on pourrait y ajouter 2 ou 3 domaines comme le Domaine des 2 anes ou Guilhem Barré.Et puis la démarche tournée vers des choses simples et sans artifice , le plus naturel possible , une vue du métier de vigneron qui correspond à ce que je recherche.Cette 3ème édition me fait dire que le niveau est de plus en plus haut , d'année en année avec des "jeunes" domaines qui progressent à vue d'oeil.
Mon gros coup de coeur de cette année va au domaine Les enfants sauvages avec des vins, qui l'année dernière, laissaient déjà entrevoir de belles choses mais qui cette année est clairement à classer dans ce qui se fait de mieux dans l'Aude.
Les cuvées sont d'une élégance assez exceptionnelle avec un blanc somptueux , classe , racé et précis.J'irai certainement faire un tour du coté de Fitou d'ici peu , surtout que Maxime Magnon n'est pas très loin alors je ferai d'une pierre deux coups.Les vins de Maxime justement sont, comme chaque année, insolants de précision et de fraîcheur pour des Corbières.La bégou , le blanc du domaine , a un fruit qui se met un peu plus en avant que d'habitude sans que pour autant le "tranchant" du vin ait disparu.Les rouges sont croquants et gourmands avec un Campagnes qui devrait faire décoller pas mal de monde d'ici quelques années.Je suis toujours aussi fan de ces breuvages !!!
Tout comme des vins de Frédéric Palalcios dont le rosé a un touché de bouche peu courant."Quitte ou double" , le 100% chasan est vraiment un vin à part : la fraicheur et la classe sont là.Et puis le petit dernier du domaine , "Cause toujours" exprime des arômes d'agrumes : original pour un rouge !!!
Le coté sauvage des vins du domaine des Chamans me touche , "les petits rangés" de Clément Mengus est un vin qui me procure une belle émotion ,  "Louis" un blanc de Gilles Azam est direct et tranchant :  un style que j'aime beaucoup.
Je peux aussi parler d'"Arbalette et coquelicots" chez JB Senat.
Je n'oublierai pas non plus "La mariole" le rouge gourmand de Xavier Ledogar qui fait aussi un Grand blanc (carignan blanc) que j'avais beaucoup apprécié le mois dernier lors d'une dégustation à l'aveugle face à des bourgognes.
D'ailleurs en parlant de blanc , il faut aussi gouter celui de Benjamin Taillandier , majoritairement "terret" : c'est frais et typé, c'est bon quoi.
Sinon , il y avait quelques Loire en invité et j'ai découvert avec plaisir les vins de Bertrand Jousset , des blancs tendus et frais , voir complexes pour la cuvée Singulier.Le "pet-nat" Bubulle est plein de fruits et de fraîcheur : un délice de gourmandise.
Enfin pour terminer , la cuvée Garance , un Chinon rouge de Nicolas Reau, m'a littéralement fait décoller sur place avec un nez envoûtant , de fleurs et de fruits qui m'embarquent dans un verger au sol fleuri de pâquerettes , coquelicots et violettes.Les arbres ont de gros et beaux fruits qui dégagent des parfums frais , ensoleillant mes papilles et mon âme , en douceur ...
Vivement l'année prochaine.

mardi 12 avril 2011

GYPSE

Après avoir découvert ce vin lors de millésime bio à Montpellier,
je n'ai pas pu résister à l'achat de quelques bouteilles de chez Sylvie SPIELMAN.
A l'ouverture il y a quelques jours d'une GYPSE , cette cuvée qui "mélange" les pinots noirs ,
gris et blancs , j'ai exactement retrouvé ce qui m'avait complètement bluffer
il y un peu plus de 2 mois.
Le vin est très surprenant dans mon verre , sur un rose ambré.C'est le pinot noir qui a donné sur ce millésime 2009 , une bien belle couleur à ce "blanc". Le nez est sur un voile citronné qui donne au vin un coté aérien. Un léger fumé au départ puis des fleurs blanches qui prennent place avec l'écorce d'orange. Par moment passe la vanille et un coté iodé.Je décolle immédiatement : les racines de cette vigne me  plongent dans une grotte d'où elles remontent de l'eau à l'aide de petits seaux : les secrets d'une rivière souterraine qu'elles transmettent aux raisins. J'ai aussi l'image d'autres racines qui, elles, enlacent des morceaux de pierre pour y puiser toutes leurs forces , le minéral ...   La bouche est opulente pour un Alsace, épicée et légèrement saline. La petite sensation de sucre n'empêche pas ce vin d'avoir une belle fraîcheur. On n'est pas là dans les "standards" d'Alsace mais la complexité et le vivant du vin qui est une petite bombe d'arômes m'a beaucoup plu. Il a fait un bel accord avec une tielle Sétoise et la tomme de brebis des Corbieres de chez Chantal Donnet
le mettait encore plus en valeur.
Je pense que Sylvie SPIELMAN mérite vraiment que l'on s'attarde sur ses vins car son travail en biodynamie donne une belle pureté à cette cuvée qui a du caractère et peut être même en elle l'âme des pierres de GYPSE ...

dimanche 3 avril 2011

Les Foulards Rouges

Les Foulards Rouges, c'est un nom de domaine qui donne le ton, façon "engagé haut et fort".
On ferait presque la révolution avec un nom comme ça.
J'ai découvert ce domaine il y presque un an, chez Benoit, mon caviste de la cité médiévale Carcassonnaise.
A l'époque "la soif du mal", un blanc qui est composé à part égale de muscat, macabeu et grenache blanc, m'avait complètement fait chaviré grâce à sa fraîcheur croquante et une incroyable pureté du fruit.
Je suis passé dans le Roussillon il y a quelques jours et du coup je me suis arrêté 
à Montesquieu des Albères.Il faut vraiment téléphoner pour trouver le domaine car les clients de Jean-Francois Nicq n'étant pas du "pays" jusqu'à présent, aucun panneau ne l'indique.
C'est avec son épouse que j'ai effectué un petit tour des différentes cuvées, que le vigneron "affiche" quasiment tout le temps sans SO2.
Aux vues de ce que j'ai dégusté , je n'ai aucun doute car les vins sont sans concession , natures et pures avec sur les rouges des volatiles qui demandent un peu d'air pour laisser la place à de beaux fruits juteux.
J'ai ouvert il y a quelques jours "La soif du mal" en blanc sur 2010, un vin légèrement trouble qu'un léger perlant protège du mal justement.(ah , ah ,ah ...).
Au départ , à part le cidre, ça ne sent rien et en bouche c'est complètement fermé.
Du coup Marie-Laure (mon épouse) m'envoie un regard perçant qui précède un : 
"c'est quoi , ça ?"
Je reprend tout de suite son verre, le mien et la bouteille et je mets le tout dans une carafe (enfin, juste le vin parce que le reste ça ne rentre pas).
2 heures plus tard, je reverse un peu de vin dans mon verre et j'ai un superbe raisin qui arrive à me faire dire : 
"putain qu'c'est beau ça !!!"
Le nez est très vite dominé par une poire d'une telle pureté que j'ose a peine décrire 
les courbes d'une femme qui me viennent à l'esprit...
un léger vent caresse sa peau en la frollant...
La frangipane passe par moment et si je pense que j'ai aussi du chocolat.


En bouche, enfin je ne parlerai pas de bouche sur ce vin qui n'en est pas un, tellement sur ma langue j'ai encore ce vent qui passe et une rivière qui coule , me submerge , je l'entends maintenant ...
La bouche donc est légèrement citronnée, salivante et une belle rétro sur l'acidité qui traine en longueur, tout en touchée.
En me resservant, le vin m'a tellement envahi que j'ai envie de me baigner dans mon verre qui malheureusement est trop petit...
le lendemain le vin est encore plus "aérien".
Un très beau vin qui m'a inspiré grâce à sa profondeur et le faite qu'en bouche ce ne soit pas un vin 
mais plutôt un moment de légèreté avec quelque chose d'indéfinissable....d'une pureté rare.