vendredi 23 décembre 2011

"Cool moon"


Il n'y a pas que les enfants qui sont sauvages dans la famille Bantlin , les vins aussi ont souvent un coté libre , piquant comme des ronces ou pas vraiment apprivoisés : des cuvées authentiques quoi.
Lorsque je suis passé au domaine "les enfants sauvages" il y quelques mois c'est la passion de ce couple qui m'a frappé , leur émerveillement devant la beauté des vignes en fleurs , leur calme face à la nature , ils sont cool ...
j'ai justement ouvert il y a quelques jours la cuvée  
"cool moon" sur 2010 , un vin de Pays des Côtes Catalanes qui n'a été produit qu'à 2000 bouteilles.
Ce sont les grenaches gris et blanc qui composent ce vin à la forte identité.L'élévage en barrique est discret et à l'ouverture c'est la pomme au four puis la pomme grany qui ouvrent le bal , comme cela arrive parfois sur des vins blancs "natures".Et puis comme dans 99% des cas , au contact de l'air , le vin prend sa place dans le verre et s'exprime pleinement après une dizaine de minutes.
Le nez appelle le mot classe et la liqueur de mandarine qui domine est tout en fraîcheur avec la poire , l'amande et la noisette aussi par moment.
La bouche est franche , équilibrée et l'acidité donne un très beau squelette à ce vin épicé par des piments de Cayenne.
le chais du domaine "Les enfants sauvages"
On entrevoit un coté gras aussi.
La finale sur le sel qui se mêle aux épices
est plaisante.J'ai l'impression d'avoir un large galet dans la bouche tellement le vin prend une belle place sur ma langue.
J'ai un petit décollage qui arrive avec cette bouteille qui est en fait la tête d'un personnage de dessin animé.Elle est fendue juste au dessus de l'étiquette et s'ouvre de temps en temps , comme quand on léve son chapeau , pour laisser entrer des mandarines , une belle poire , des fruits secs , une pincée de piments ...

C'est la belle identité de "cool moon" qui fait de ce vin une gourmandise et mon deuxième verre appelle déjà un troisième d'ailleurs , juste pour le plaisir.





mercredi 23 novembre 2011

"Les jeunes"

Je ne pensais pas faire une suite aux "vieux" seulement voila , le hasard fait bien les choses.
J'ai ouvert tout dernièrement une cuvée de jeunes vignes qui ont tout juste 5 ans mais qui parlent déjà bien fort pour leur âge.
C'est M Michel Louison qui les bichonne , lui qui a cédé ses parcelles du
château des Estanilles (Faugères) en 2009 et s'est installé pas loin de Limoux sur
Le domaine de LaMartine.Ce vigneron est un autodidacte qui a fortement "inspiré" Didier Barral.
C'est au milieu de 70 hectares de nature que les 7 hectares de vignes , qui se trouvent dans un cirque , sont en conversion bio.
J'ai donc goûté son rouge qu'il a sympathiquement appelé "C'est toujours la première fois".
Il y a 4 cépages sur ce millésime 2010 : cabernet franc , merlot , syrah et côt (malbec).
Je m'attarde rarement sur la couleur d'un vin mais là , le rouge brille avec une telle splendeur que l'on a tout de suite envie d'en boire , voir même d'y plonger dedans.
Le nez est intense mais avec des arômes pas forcement mis en avant car la fraicheur prend le dessus.J'ai quand même le zan , des fleurs blanches et un peu de cassis qui viennent titiller "les capteurs" de mon nez.
La bouche prend par contre une autre dimension avec une trés trés belle attaque sur un beau velours qui ensuite laisse la place à une acidité tout en maitrise : c'est la ligne de conduite du vin.
La fin de bouche est sur des épices intensement pimentées.
On pourrait croire qu'il y a eu peu d'élevage sur ce vin qui en fait ne voit que la cuve, je me serais fait avoir à l'aveugle.
Avec le temps , les agrumes (mandarine) et la canelle voire un petit passage sur la vanille viendront aussi jusqu'à mes narines.
Une rétro se dessinera aussi en bouche , enfin plutôt un joli grain de vin , qui reste agréablement sur la langue en final.
Voilà , j'ai senti un vin dont l'équilibre donne une impression de construction réfléchie et maîtrisée, un vin à la bouche exceptionnelle vu la jeunesse des vignes :
l'impression d'avoir en face de moi une jeune mannequin sur un tapis rouge dans les habits d'un des plus grands couturiers.Un mannequin complètement inconnue mais qui dégage une telle lumière que j'ai le sentiment qu'une jeune étoile commence à briller, là , juste devant moi.
Elle m'éblouit maintenant ...

Merci M Louison pour ce doux breuvage.

dimanche 6 novembre 2011

"Les vieux"

Il y a des vins qui m'emportent quasiment à chaque fois que je les bois , que ce soit dans leur jeunesse ou bien après quelques années.
C'est comme ça.
Celui dont je vais vous parler aujourd'hui rentre dans cette catégorie.

Mais d'abord , plantons le décor :
"Les vieux" , ce sont les pieds de vignes de plus de 120 ans qui donnent ces quelques grappes que Frédéric Palacios vendange chaque année vers la fin du mois de septembre.Comme on le voit sur la photo , ils ont beau avoir un âge plus que respectable , au moment de la taille le sécateur du vigneron ne fait pas de sentiment.
Les rendements , ce sont ceux de ces "vieux"carignans qui produisent quelques raisins pour un rendement ridicule de 7 ou 8 hectos à l'hectare !!!
L'endroit , c'est juste au dessus de Quarante (34) sur un plateau argilo calcaire , à 200 mètres d'altitude , au lieu dit "bel  air".
La nature est maitresse des environs avec des capitelles qui jalonnent les sentiers et une belle vue sur les contreforts des Cévennes.
Les vendanges , c'est à la main et en caissettes pour un acheminement en camion frigorifique direction Le Mas de mon Père.
Pas de souffre en cave pour ces "vieux" carignans dont le jus donne la cuvée "c comme ça!".

Le 2008 que j'avais dans mon verre il y a quelques jours avait une belle fraicheur de nez qu'un grain de raisin juste écrasé et le pain frais mettaient en valeur
par moment.
La figue et la noix dominaient ce nez complexe et fin
avec aussi des épices douces (canelle et safran) et un coté noir.
Très gourmande , la bouche a une belle ampleur , prenante , avec une légère rusticité contrebalancée par le coté rond du vin qui a un beau touché , presque velouté.
Une rétro très longue sur la cerise m'emporte.
Il y a un grand puit dans lequel les racines de ces "vieux" carignans descendent lentement pour m'emmener voir des "fenêtres photographiques": 
un dragon me lance du feu , une pierre rose qui semble bouger sur le rythme régulier du battement d'un coeur , un dauphin qui veut me guider vers les abysses du grand bleu ...
Quand j'arrive au fond du puit , ce n'est pas de l'eau que je trouve mais du vin ...

"c comme ça!" est un 100% carignan de référence , typé et gourmand , qui est en train de basculer sur la finesse (le dépot du fond de bouteille est d'une grande douceur).Si je devais résumer ce vin en une phrase je dirais tout simplement :
le vin , comme je l'imagine , "c comme ça!"


mercredi 19 octobre 2011

Ooohhh Mustango , ooohhh !!!

Ah , ça c'est un beau blanc , un vin de classe.
Mustango de Wilfried Valat est une cuvée que je suis depuis 2 millésimes et qui m'apporte
à chaque bouteille beaucoup de plaisir.Par contre il faut lui laisser une petite année de cave après la mise pour que tout soit bien en place et s'exprime pleinement.
Ce 2009 est un assemblage de carignan , grenache à 40% et 20% de macabeu.
On pourrait croire que l'on va avoir à faire à un "sudiste": eh bien pas vraiment car je pense plus à la bourgogne lorsque je bois ce vin.


Le nez est sur des petits galets ovales et la roche.
Il dégage aussi des arômes de pêche blanche par moment, de l'élégance et une petite pincée d'agrume (citron vert).La noisette s'invite sur un court instant avec le coté caoutchouc qui caractérise quelques vins de Calce.
Un vin vivant donc , voir même très vivant : Ooohhh Mustango , ooohhh !!!
La bouche est minérale , à la limite du tranchant mais le léger gras offre une très belle structure qui supporte le tout en coulant fort bien.
Mes papilles en profitent un long moment.

J'ai aussi l'impression qu'un goût ressurgit , celui des petites galets dans le lit d'une rivière qui serpente au pied d'un massif montagneux.Là- haut , tout là-haut quelques isards broutent en bordure d'un bois.
L'air est pur , le bruit de l'eau qui coule suffit largement à mon bonheur !!!
- Le gout des galets ?
- Oui vous n'avez jamais essayé ?
- Non!!!
- Bon ben la prochaine fois que vous êtes en montagne , si vous voulez voir à quoi ça ressemble n'hésitez pas : ça a un petit goût de .........
Mustango !!!


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dimanche 9 octobre 2011

La lanterne Rouge

J'ai un petit penchant pour les vins oublies , les cépages anonymes , 
les soit disant "dernier de la classe".
La lanterne rouge fait partie de ceux-là avec les deux cépages qui la composent:
l'aramon et le cinsault.
Et pourtant ... 
A l'ouverture, j'ai un peu de noix fraîche et je décide de carafer 
pour que les fruits, que j'entrevois, prennent le dessus.
Après 1 heure, le nez est étonnant de complexité sur les herbes sauvages , la cerise écrasée , l'amande et la noix par moment.C'est vivant avec des petits fruits rouges , la framboise et un coté fleuri aussi.
En bouche c'est épicé avec une acidité très plaisante qui laisse la place à un léger coté granuleux (comme sur un carignan) pour mieux revenir sur la finale assez longue.Le coté fruité et l'herbe fraîche sont là pour une superbe rétro !!!
J'ai l'image d'une planète verte qui me vient , une planète ou les arbres ont envahi toute forme de civilisation : les routes sont défoncées par les racines et les branches colonisent les tours de béton.Les hommes ne trouvent leur place que dans un milieu naturel , contraints et forcés par la dictature des végétaux qui ont pris "le pouvoir".
C'est une nouvelle terre ou le juste retour des choses sur notre planète?

Cette lanterne rouge du domaine Clos Fantine est une très belle expression de cépages trop souvent utilisés pour leur énorme rendement (l'aramon aussi appelé pisse-vin peut produire jusqu'à 500 hectolitres de vin par hectare).
Un vin friand et très accessible à tous qui dégage de la simplicité.
Si vous en connaissez , j'en veux bien d'autres des "derniers de la classe" comme celui-là ...


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dimanche 4 septembre 2011

Un autre monde

J'entends parler depuis longtemps du Petit domaine de Gimios et de cette femme qui mène ses vignes comme on peindrait un paysage , en ne s'occupant que de ce qui fait la nature , celle que l'Homme n'a pas encore détruite.
Mme Anne-Marie Lavaysse veille sur quelques hectares du coté de Saint-Jean de Minervois et fait des vins "natures" qui donnent à ce mot tout son sens.
J'ai découvert son moelleux de muscat il y a quelques jours.
Alors je préviens tout de suite ceux qui ont un peu de mal à aborder les vins sans souffre , cette cuvée n'est pas pour vous.
Pour les autres , vous allez découvrir quelques chose d'exceptionnel.
A l'ouverture le vin a pas mal de gaz et le carafage est obligatoire sous peine de voir cette belle bouteille finir à l'évier : j'ai dans mon verre un cidre qui laisse entrevoir des agrumes mais l'acétone masque un peu le tout.
L'attente est de rigueur et 3 heures plus tard , à l'apéro , je redécouvre ce vin plus accessible.
Au nez la pureté des arômes est dans un registre que l'on ne rencontre que très rarement , sur des agrumes confits avec une majorité de citron jaune et une orange charmeuse.
Un coté mielleux passe , puis s'en retourne et revient , comme une abeille.
La verveine , le camphre , des herbes sauvages , le foin et puis ...
Je suis tout en haut d'un grand canyon en train de me délecter de ce doux breuvage.
L'arbre, sur lequel je suis adossé, est juste au bord du vide , en équilibre.
La majorité de ses racines descendent quelques mètres plus bas pour puiser la force de cette terre que les années ont érodées.
Un instant magique propice à la réflexion...

En bouche c'est un moelleux mais avec une acidité qui répond à la douceur tout en touché et en finesse.
J'ai des ronces qui viennent piquer avec délicatesse mon palais que le vin ne quittera pas tout de suite car la longueur fait durer le plaisir.
La rétro sur les agrumes confits est précise et complètement indescente , j'en reveux tout de suite...

L'équilibre ?
Mais je ne peux pas parler d'équilibre tellement c'est hors norme.
Même à 17 ou 18° , on en prend une grande gorgée avant la prochaine qui en appelle encore une autre.
En résumé c'est assez équilibré pour tenir dans un verre si vous voyez ce que je veux dire.

Je n'ai jamais rien gouté qui ressemble à ce grand breuvage qui m'a complètement transporté, mais pas au paradis, non non , juste ailleurs.
Cette bouteille est la clef d'une porte qui s'ouvre vers un autre monde , une autre façon "d'écrire" le mot vin , sans concession ni artifice.
Merci Madame LAVAYSSE.



vendredi 29 juillet 2011

L'Aude au rosé

Je vais vous parler de vin pour changer un peu ,
celui que l'on a dans notre verre cet été , le rosé.
Pourquoi le rosé ?
Premièrement parce que ça rime : rosé-été-olé-
Deuxièmement parce que quand c'est bien fait , le rosé c'est bon.
Et troisièmement parce que c'est souvent pas très cher et que le prix
ça compte aussi !!!
J'ai trois Audois qui me régalent depuis un peu ,  trois 2010 qui ont chacun leur personnalité.

Mon premier rosé de l'été c'est "la rosenca" de Guilhem Barré , un néo-vigneron Audois installé du coté de Ventenac Cabardes qui fait des vins plus que sympas.
C'est un rosé de saigné 100% merlot.
Après un peu d'ouverture le nez s'exprime bien sur une très belle framboise dominante.
Un coté agrumes, mis en valeur par le zeste d'une mandarine, arrive ensuite.
La bouche est fraîche , équilibrée , assez longue et surtout pleine de plaisirs : un vrai bonbon.
Un beau rosé que j'ai du mal à garder dans mon verre tellement il est gourmand.

Mon deuxième se trouve du coté d'Arzens , chez Frédéric Palacios.C'est aussi un 100% merlot.
Son "brin de folie" me régale tous les ans et à chaque fois dans un registre différent.
2010 est sur l'élégance.
Le nez est intense et fin à la fois, citronné , une mandarine passe devant tout le monde.
La bouche a un touché rond , suave , presque gras mais l'acidité donne un beau fil au vin qui a une longueur au dessus de la moyenne.
Les épices sont là sur la finale conclue par une rétro sur les agrumes.
Un rosé de classe sur l'élégance donc.

Mon troisième est tout aussi agréable que ces compères
mais c'est plus un vin qu'un rosé.
C'est une cuvée issue du seul grenache noir que le domaine Les enfants sauvages élève en fût du coté de Fitou.
La "bouche du soleil" est un vin très atypique qui prendra une bonne place à table.
Le nez est assez sauvage , fin et avec une certaine pureté.
La figue , la peau d'orange et le bois exotique se font discret à l'ouverture mais après une bonne aération le tout prend de l'intensité.
La bouche a du volume , un certain piquant qui s'efface devant l'acidité , trame d'un vin à la longueur intéressante.
La finale épicée sur le premier verre va s'assagir par la suite puis revenir.
Un rosé atypique , surprenant et vivant.


à 6 , 7 et 8 € voila donc trois rosés Audois et presque à l'oeil ,
trois vins complètement différents
qui peuvent vous emmener
jusqu'à la fin de l'été
quand le soleil aura imprimé
toutes les lettres du mot bronzé
sur votre peau halée.

Allez ,  buvez du rosé et bonnes vacances .....

dimanche 24 juillet 2011

Le souffle du Mas d'Espanet

Le Mas d'Espanet avec la cuvée "Eolienne" sur 2008 : une bouteille achetée chez un caviste et qui traînait depuis quelques temps dans ma cave.
Sans rien savoir sur le domaine , le vigneron ou le vin, j'ai donc dégusté à "l'aveugle"cette cuvée composée de grenache , carignan et syrah

le nez est sur la fraîcheur , un petit peu résineux au départ
avec une belle cerise légèrement macérée ,
la prune qui prendra des allures de mirabelle bien mure,
un souffle d'air marin par moment
et des herbes de la garrigue dominées par la menthe.
J'ai une minéralité qui s'exprime comme rarement sur un vin
dont l'élevage très discret est comme je les aime ,
tout en touché , avec juste un soupçon de cuir.
La bouche est  légèrement épicée sur la légèreté , tout en délicatesse et le tout m'emporte quelques années en arrière sur une plage des caraibes :
je suis sous le auvent d'une cabane faite en morceaux de bois assemblés avec des liens de cuir.
Je sirote tranquillement mon verre de vin et une légère alizée souffle avec bonheur sur des jours qui s'écoulent sans soucis , lentement , tout en douceur ....
Le temps passe ....
 
Une belle surprise que ce vin de pays d'OC qui m'a charmé grâce à son plaisir simple
et son accessibilité.
Le souffle du vent peut définir en quelques mots ce vin.

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jeudi 7 juillet 2011

Pépite Cévenole

Trouver des petites pépites en bouteille à prix doux au détour d'une appellation quasiment inconnue, cela n'arrive pas tous les jours.
Les Cévennes c'est le pélardon, les châtaignes ou la soie mais pour le vin, on aurait tendance à passer son chemin.
Et pourtant ...
J'ai rencontré la cuvée "les quatuors" du MAS de la SALLE il y a maintenant 3 ans sur un millésime 2006 surprenant et atypique
aux arômes de citron et de canfre.
2008 était plus accessible avec un élevage moins présent, des agrumes, une belle acidité et une dangereuse gourmandise qui face à un blanc de JC.Rateau et une "Louis" de G.Azam tenait une place plus qu'honorable.
Il y a quelques jours j'ai débouché un 2009 de cette belle cuvée qui est majoritairement composée de viognier et chardonnay, le chenin et la roussanne rentrant à 10%.
Le nez a eu instantanément une bonne intensité avec une finesse et une pureté qui m'emmènent tout de suite
dans les nuages , l'impression de voyager avec légèreté sur un grand voile de soie porté dans les airs par petit vent , tout en douceur.
C'est légèrement beurré et la clémentine, le citron et l'orange se "donnent" bien.
Le miel et les fleurs offrent encore plus de complexité.
Une impression de liberté se dégage avec beauté.
La bouche est limpide avec un coté décalé, hors des standards.
L'équilibre est évidement bien là et une pointe sur la clémentine reste en bouche un bon moment.
Une bouteille vraiment très typée car je ne connais aucun autre blanc qui pourrait lui ressembler.
Il faudra vraiment que je me décide à trouver un rouge de ce domaine qui, aux pieds des Cévennes, travaille la vigne en essayant de respecter ce que la nature veut bien mettre à sa disposition.
En attendant "les quatuors"c'est ma pépite Cévenole, à moins de 8€.
Une pépite ?
Mais au fait, il n'y aurait pas de l'or aussi dans les Cévennes ...



mercredi 22 juin 2011

Vol de schistes

Borie la Vitarèle est un domaine que je n'ai pas souvent dans mon verre, pas assez souvent d'ailleurs.Situé sur l'appellation Saint-Chinian , il cultive 12 hectares en biodynamie.
La cuvée "les Schistes" 2008 est composée de syrah , grenache et une pincée de carignan.
Je ne suis pas spécialement fan des vignes sur schistes mais cette cuvée est certainement ce que j'ai goûté de mieux en la matière.
le nez est d'entrée sur une pierre(ou roche) très dominante et le fruit, caché derrière, s'exprime bien à l'agitation du verre avec la cerise , le cacao et le pruneau qu'un pain frais vient visiter de temps en temps.
Le lendemain , la mine de crayon de papier viendra accompagner la roche toujours aussi présente qui m'embarquera :
j'ai cette vigne plantée sur les schistes devant moi.Chaque pierre de cette roche s'ouvre en deux feuillets pour se transformer en oiseau et s'envoler avec une grappe de raisin dans le bec.Ce vol de schistes c'est ce que j'appellerai la part des anges qui veillent sur cette vigne.

En bouche le vin est d'une grande finesse pour un équilibre qui place  cette cuvée "au- dessus du vin".
Les épices soulignent le tout qui glisse tellement bien dans mon gosier que je ne m'aperçois pas que mon verre est déjà vide.

L'élégance et la façon , dont le vin exprime son terroir avec ce coté pierre, m'a beaucoup plu sur cette cuvée.J'aimerais bien connaître un peu plus ce domaine.

Il y a tant de vignes , tant d'hommes et de vins à découvrir ...



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mardi 7 juin 2011

Princesse Joséphine

J'aime Joséphine et je pense que si un jour vous la croiser vous pourriez peut être tombé sous son charme vous aussi.
Ses mensurations : 2007 - 12,5 - 750.
Ah c'est pas une taille mannequin , mais ça tombe bien parce que les grandes filles des podiums sont un peu maigrelettes à mon goût.
Bon ma Joséphine à moi elle pétille de joie grâce à ses très fines bulles qui viennent juste titiller mon palais mais pas trop.
Elle a de la classe et ses notes de noisette accompagnent de belles fleurs blanches.
La finesse du vin m'emmène souvent dans
un grand château ou un bal a attiré beaucoup de courtisans et de princesses.
Moi , je ne vois que Josephine , ma princesse à la grande robe blanche avec laquelle j'enchaîne des valses qui m'enivrent jusqu'à la fin de la nuit.
Ce crémant de Limoux de Gilles Azam ne voit le jour que trois années après la vendange du coté de Roquetaillade , lorsque les fûts l'ont assagi durant 9 mois et qu'il a tranquillement fini sa fermentation en bouteille durant 2 ans.
Les trois cépages qui le composent (chardonnay , chenin , mauzac) s'exprimeront beaucoup mieux lorsque vous aurez laissé cette cuvée dormir encore une petite année dans votre cave.
Des "bulles" à faire valser sans modération si vous voulez rencontrer Joséphine.

dimanche 22 mai 2011

Les Foulards pour un nez ROUGE

Mes dégustations tournent toujours autour d'un vin bio, nature et en biodynamie.
Il y a 10 ans je n'en buvais pas ou bien si j'en buvais, je ne le savais même pas.
Et puis d'amateur je suis devenu de plus en plus passionné et naturellement si j'ose dire, ces vins se sont imposés à moi, comme une évidence parce que j'y vois souvent plus de pureté, d'énergie, de vie.
Aujourd'hui je vais encore parler des Foulards rouges parce que quand c'est bon, on ne compte pas. Cette fois, c'est la soif du mal ROUGE (syrah et grenache) qui m'a beaucoup plu, sur le millésime 2010.
Dès l'ouverture, le vin va donner tout ce qu'il a avec un nez d'une énorme fraîcheur oû j'ai l'impression que :
des gouttes d'eau sont en train de "jouer" dans mon verre.
La myrtille et la violette forment un beau duo qu'un grain de raisin passe voir de temps en temps. Il y a des fruits rouges aussi.
Le vin qui est fait avec du raisin a souvent beaucoup de mal à "redonner" cet arôme au nez, c'est dommage car ça donne beaucoup de pureté, quelque chose de simple et beau à la fois.
La bouche est belle, gourmande avec une attaque sur le bout de la langue qui continue jusqu'au milieu pour finir sur une groseille écrasée.
Ce n'est pas d'une longueur phénoménale mais la gourmandise du fruit frais est là et l'ensemble m'embarque vers une vision surréaliste :
une pluie battante tombe sur un cirque au chapiteau complètement transparent.
Je suis parmi les spectateurs et un clown fait un numéro de magicien qui arrive à son terme.
D'un coup de baguette ce "magiclown" fait rentrer par je ne sais oû un éclair venu du ciel.
Lorsqu'elle arrive au milieu de la piste et frappe le sol, la foudre dégage un gros nuage de fumée derrière lequel notre homme au nez rouge disparaît mystérieusement ...
La belle gourmandise de fruits de ce ROUGE des Foulards ROUGES m'a conquis.
Mon ami au nez ROUGE l'a adopté.


samedi 7 mai 2011

"Cause toujours !"

Je ne sais pas si ça vous parle cette cuvée mais moi j'ai mon mot à dire, parole d'amateur.
"Cause toujours !" c'est le petit nouveau de Frédéric Palacios, enfin une cuvée en forme d'aventure qu'il partage avec Laurent.
Laurent ?
Oui Laurent, celui du vin de mes amis, celui qui il y a quelque temps est tombé amoureux d'un bout de terre, loin de la capitale, dans l'Aude.
Il a acheté une vigne et .....bon si vous voulez tout savoir, c'est Laurent qui raconte ça sur son blog, par là.
Moi j'ai donc dégusté dernièrement ce mélange de grenache et de cinsault, un rouge qui part sur les agrumes au nez avec une dominante de pamplemousse et de clémentine. J'ai aussi des effluves de muguet par moment. C'est très intense après 1 heure (j'aurai du carafer) et la sensation de fraîcheur est accompagnée d'une belle cerise.

J'ai devant moi une île
où des fées bleu électrique 
récoltent pour leur potion magique
un jus de fruit au pouvoir extraordinaire 
qui jaillit d'un volcan millénaire.


En bouche, l'équilibre est somptueux,
la fraîcheur et le volume accompagnent
une acidité qui me rappelle le pulco citron.
Il y a une grosse persistance, épicée,
qui dure et dure encore...
pour finir sur une acidité, comme j'en rencontre rarement.
De ce vin complètement atypique se dégage par moment une énergie sur-vitaminée et de la profondeur, qui en plus de la gourmandise, font mon bonheur.
"Cause toujours !" est à boire sans modération et tout de suite sur le fruit
mais les années devraient aussi bien lui convenir voir même
le faire encore plus parler, papoter, jacasser ...

lundi 25 avril 2011

Changer l'Aude en vin

Je suis passé sur changer l'Aude en vin la semaine dernière.
C'est un "salon" qui me tient beaucoup à coeur pour plein de raisins.
Déjà , j'habite l'Aude et les manifestations autour des vins Audois de cette qualité ne sont pas si courantes voir même assez exceptionnelles.
Ensuite il y a dans ce regroupement de
15 vignerons ce qui ce fait de mieux dans le département pour moi , même si on pourrait y ajouter 2 ou 3 domaines comme le Domaine des 2 anes ou Guilhem Barré.Et puis la démarche tournée vers des choses simples et sans artifice , le plus naturel possible , une vue du métier de vigneron qui correspond à ce que je recherche.Cette 3ème édition me fait dire que le niveau est de plus en plus haut , d'année en année avec des "jeunes" domaines qui progressent à vue d'oeil.
Mon gros coup de coeur de cette année va au domaine Les enfants sauvages avec des vins, qui l'année dernière, laissaient déjà entrevoir de belles choses mais qui cette année est clairement à classer dans ce qui se fait de mieux dans l'Aude.
Les cuvées sont d'une élégance assez exceptionnelle avec un blanc somptueux , classe , racé et précis.J'irai certainement faire un tour du coté de Fitou d'ici peu , surtout que Maxime Magnon n'est pas très loin alors je ferai d'une pierre deux coups.Les vins de Maxime justement sont, comme chaque année, insolants de précision et de fraîcheur pour des Corbières.La bégou , le blanc du domaine , a un fruit qui se met un peu plus en avant que d'habitude sans que pour autant le "tranchant" du vin ait disparu.Les rouges sont croquants et gourmands avec un Campagnes qui devrait faire décoller pas mal de monde d'ici quelques années.Je suis toujours aussi fan de ces breuvages !!!
Tout comme des vins de Frédéric Palalcios dont le rosé a un touché de bouche peu courant."Quitte ou double" , le 100% chasan est vraiment un vin à part : la fraicheur et la classe sont là.Et puis le petit dernier du domaine , "Cause toujours" exprime des arômes d'agrumes : original pour un rouge !!!
Le coté sauvage des vins du domaine des Chamans me touche , "les petits rangés" de Clément Mengus est un vin qui me procure une belle émotion ,  "Louis" un blanc de Gilles Azam est direct et tranchant :  un style que j'aime beaucoup.
Je peux aussi parler d'"Arbalette et coquelicots" chez JB Senat.
Je n'oublierai pas non plus "La mariole" le rouge gourmand de Xavier Ledogar qui fait aussi un Grand blanc (carignan blanc) que j'avais beaucoup apprécié le mois dernier lors d'une dégustation à l'aveugle face à des bourgognes.
D'ailleurs en parlant de blanc , il faut aussi gouter celui de Benjamin Taillandier , majoritairement "terret" : c'est frais et typé, c'est bon quoi.
Sinon , il y avait quelques Loire en invité et j'ai découvert avec plaisir les vins de Bertrand Jousset , des blancs tendus et frais , voir complexes pour la cuvée Singulier.Le "pet-nat" Bubulle est plein de fruits et de fraîcheur : un délice de gourmandise.
Enfin pour terminer , la cuvée Garance , un Chinon rouge de Nicolas Reau, m'a littéralement fait décoller sur place avec un nez envoûtant , de fleurs et de fruits qui m'embarquent dans un verger au sol fleuri de pâquerettes , coquelicots et violettes.Les arbres ont de gros et beaux fruits qui dégagent des parfums frais , ensoleillant mes papilles et mon âme , en douceur ...
Vivement l'année prochaine.

mardi 12 avril 2011

GYPSE

Après avoir découvert ce vin lors de millésime bio à Montpellier,
je n'ai pas pu résister à l'achat de quelques bouteilles de chez Sylvie SPIELMAN.
A l'ouverture il y a quelques jours d'une GYPSE , cette cuvée qui "mélange" les pinots noirs ,
gris et blancs , j'ai exactement retrouvé ce qui m'avait complètement bluffer
il y un peu plus de 2 mois.
Le vin est très surprenant dans mon verre , sur un rose ambré.C'est le pinot noir qui a donné sur ce millésime 2009 , une bien belle couleur à ce "blanc". Le nez est sur un voile citronné qui donne au vin un coté aérien. Un léger fumé au départ puis des fleurs blanches qui prennent place avec l'écorce d'orange. Par moment passe la vanille et un coté iodé.Je décolle immédiatement : les racines de cette vigne me  plongent dans une grotte d'où elles remontent de l'eau à l'aide de petits seaux : les secrets d'une rivière souterraine qu'elles transmettent aux raisins. J'ai aussi l'image d'autres racines qui, elles, enlacent des morceaux de pierre pour y puiser toutes leurs forces , le minéral ...   La bouche est opulente pour un Alsace, épicée et légèrement saline. La petite sensation de sucre n'empêche pas ce vin d'avoir une belle fraîcheur. On n'est pas là dans les "standards" d'Alsace mais la complexité et le vivant du vin qui est une petite bombe d'arômes m'a beaucoup plu. Il a fait un bel accord avec une tielle Sétoise et la tomme de brebis des Corbieres de chez Chantal Donnet
le mettait encore plus en valeur.
Je pense que Sylvie SPIELMAN mérite vraiment que l'on s'attarde sur ses vins car son travail en biodynamie donne une belle pureté à cette cuvée qui a du caractère et peut être même en elle l'âme des pierres de GYPSE ...

dimanche 3 avril 2011

Les Foulards Rouges

Les Foulards Rouges, c'est un nom de domaine qui donne le ton, façon "engagé haut et fort".
On ferait presque la révolution avec un nom comme ça.
J'ai découvert ce domaine il y presque un an, chez Benoit, mon caviste de la cité médiévale Carcassonnaise.
A l'époque "la soif du mal", un blanc qui est composé à part égale de muscat, macabeu et grenache blanc, m'avait complètement fait chaviré grâce à sa fraîcheur croquante et une incroyable pureté du fruit.
Je suis passé dans le Roussillon il y a quelques jours et du coup je me suis arrêté 
à Montesquieu des Albères.Il faut vraiment téléphoner pour trouver le domaine car les clients de Jean-Francois Nicq n'étant pas du "pays" jusqu'à présent, aucun panneau ne l'indique.
C'est avec son épouse que j'ai effectué un petit tour des différentes cuvées, que le vigneron "affiche" quasiment tout le temps sans SO2.
Aux vues de ce que j'ai dégusté , je n'ai aucun doute car les vins sont sans concession , natures et pures avec sur les rouges des volatiles qui demandent un peu d'air pour laisser la place à de beaux fruits juteux.
J'ai ouvert il y a quelques jours "La soif du mal" en blanc sur 2010, un vin légèrement trouble qu'un léger perlant protège du mal justement.(ah , ah ,ah ...).
Au départ , à part le cidre, ça ne sent rien et en bouche c'est complètement fermé.
Du coup Marie-Laure (mon épouse) m'envoie un regard perçant qui précède un : 
"c'est quoi , ça ?"
Je reprend tout de suite son verre, le mien et la bouteille et je mets le tout dans une carafe (enfin, juste le vin parce que le reste ça ne rentre pas).
2 heures plus tard, je reverse un peu de vin dans mon verre et j'ai un superbe raisin qui arrive à me faire dire : 
"putain qu'c'est beau ça !!!"
Le nez est très vite dominé par une poire d'une telle pureté que j'ose a peine décrire 
les courbes d'une femme qui me viennent à l'esprit...
un léger vent caresse sa peau en la frollant...
La frangipane passe par moment et si je pense que j'ai aussi du chocolat.


En bouche, enfin je ne parlerai pas de bouche sur ce vin qui n'en est pas un, tellement sur ma langue j'ai encore ce vent qui passe et une rivière qui coule , me submerge , je l'entends maintenant ...
La bouche donc est légèrement citronnée, salivante et une belle rétro sur l'acidité qui traine en longueur, tout en touchée.
En me resservant, le vin m'a tellement envahi que j'ai envie de me baigner dans mon verre qui malheureusement est trop petit...
le lendemain le vin est encore plus "aérien".
Un très beau vin qui m'a inspiré grâce à sa profondeur et le faite qu'en bouche ce ne soit pas un vin 
mais plutôt un moment de légèreté avec quelque chose d'indéfinissable....d'une pureté rare.



dimanche 27 février 2011

ROZETA PUR !!!

Rozeta 2008 , c'est une rose à l'état pur ,
enfin un jus de raisin à l'état pur , ou un "pur jus"
qui est dans mon verre lorsque j'écris ces lignes et que j'hume ce parfum de fleurs.
Un vin au nez insolant  , provocateur ou il me semble percevoir l'acidité comme il m'arrive très rarement.
C'est superbement nature et la framboise écrasée domine le safran et la clémentine, le tout sur un air de garrigue.
la bouche est construite sur une belle acidité et la longueur est là.
C'est frais , gouleyant , avec des épices , un peu de menthol et du réglisse. Le tout apporte beaucoup de plaisir à mes papilles. Un ami me souffle "un très léger voile de caramel sur le final" : je l'entrevois à peine.
Comme d'habitude , la précision est toujours impeccable sur ce vin de Maxime Magnon et ça se glougloute dangereusement bien.
J'ai l'image d'une rivière rouge comme du vin qui prend sa source sur une colline là- bas au loin.Après une longue marche le long de ses rives , je me retrouve au milieu d'un verger.Les arbres ont des fleurs blanches et roses très odorantes qui, lorsqu'elles tombent au sol, se transforment en bonbons, au coulis rouge qui enfante cette rivière.

Un verger aux bonbons qui sont la source d'un cours d'eau , il faut que j'arrête de vOir du vin !!!

 Le lendemain , le vin a pris une autre forme : en bouche , l'acidité a laissé sa place (dommage) à la légèreté (temps mieux) et le vin est aérien. Il va vivre et reprendre un peu de volume par la suite. Le nez, pas très avenant, va aussi voir revenir du fruit avec un raisin croquant et un coté bonbon acidulé.
Je pense par moment aux vins d'Yvon Métras, tellement l'approche est similaire et au final on peut reprocher à Rozeta son manque de typicité car c'est très loin d'un Corbières , mais je ne crois pas que le débat se situe là.
C'est un vin nature , gourmand et précis qui se sirote sans chercher à savoir d'oû il vient ,
n'y ou il va.
C'est du GRAND plaisir à l'état pur et moi ça me va bien.


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vendredi 11 février 2011

Dans mon panier neuf

Dimanche, j'avais 7, 8, 9 dans mon panier neuf et je me suis régalé.
07 c'était ce beau Chamand qui m'a fait "décoller" il y a quelques semaines sur ce même blog
Un vin qui se goûte tellement bien en ce moment que je ne peux pas m'empêcher d'en boire et d'en reboire.
Il avait comme compagnon un foie gras maison qui lui allait bien en début de repas et il s'est complètement révélé sur une tarte aux clémentines pour conclure ce dîner dominical.

08 avait pour nom "Quitte ou double " de Frédéric Palacios, un Chasan de très haute volée qui donne à penser que peu importe le cépage, lorsque le vigneron est là, le vin qui en découle prend tout de suite une autre dimension.
J'avais beaucoup d'exotisme sur cette cuvée ou l'ananas dominait au point de me renvoyer : sous les cocotiers , lorsque je vivais aux Antilles et que j'achetais les ananas aux marchands ambulants qui vous proposent leurs beaux fruits exotiques au stop, entre deux voitures:"sa ou fé, trois ananas  1 euro, c'est pour toi patron". La Martinique me manque d'un seul coup.
La bouche est de grande classe, avec de la légèreté et de la pureté comme :
un voile que le vent laisse flotter, lentement.
Final poivré tout en touché.
Les fromages de brebis des Corbières le rendaient irrésistible.

09 était aussi un mono-cépage qui a mis en valeur le cinsault du Mas conscience de Laurent Vidal. Un rouge délicat et tellement précis qu'il en devient presque tranchant. La fraîcheur du fruit dans toute sa splendeur m'emmène vers :
un bonbon enrobé dans un papier brillant d'une si délicieuse gourmandise qu'il me laisse le verre vide.
Son accord avec un poulet fermier farci aux petits légumes cuit à la cocotte était parfait.

1,2,3  nous irons au bois
4,5,6 cueillir des cerises
7,8,9 dans mon panier neuf, il y avait vraiment des vins comme j'aime en rencontrer, en boire, en rêver surtout ...



dimanche 30 janvier 2011

2 Milles bios

Deux mille bios , ça doit être a peu près le nombre de bouteilles de vins issue de raisins bio qu'il y avait en début de semaine dernière à Montpellier.Je n'aime pas trop ce terme issue de raisins bio que l'on se doit pourtant d'utiliser.La plus part des vignerons que je connais qui sont engagés dans cette démarche vont bien au-dela du raisin avec un prolongement naturel au chais qui parait évident et qui s'impose tout seul.
J'ai privilégié l'œnothèque du salon car je n'avais pas beaucoup de temps et en plus ça m'a permis de déguster quasiment à l'aveugle.
J'explique l'œnothèque : des grandes tables , les bouteilles alignées avec une fiche et on se sert.Il y a en général , une cuvée de chaque vigneron.Je crois avoir gouter une centaine de vins , majoritairement des blancs.
Les deux grosses bouteilles qui m'ont interpellées sont le Chignin bergeron de G.Berlioz et la cuvée Gypse de S.Spielman.
Honneur aux dames donc avec cet Alsace , enfin cet ovni venue d'Alsace qui m'a complètement submergé.GYPSE , c'est pinot noir , blanc et gris avec une couleur surprenante.Le nez d' agrumes accompagne le tilleul et un très léger fumé.
La bouche est exceptionnelle , c'est de l'eau tellement le minéral ressort , avec du gras , du sel et une longueur impressionnante.
j'ai une riviere en bouche mais pas celle qui coule près de chez vous , non , une riviere souterraine d'une grande pureté qui s'enfonce jusque dans les méandre d'une grotte.

Le Chignin Bergeron (ou Roussanne pour les sudistes) de G.Berlioz c'est une autre histoire et un grand représentant de la Savoie.Le nez est très expressif sur des fleurs blanches et une grande finesse.J'ai aussi de l'écorce d'orange.
La bouche est d'une grande harmonie , enveloppante et d'une belle persitance 
J'ai l'image d'une échelle en rondins de bois blanc que je gravis pour monter au dessus des nuages.Là,arrivé "au ciel" , les pieds de vignes et les arbres fruitiers forment un paysage d'une beauté harmonieuse , "éclairé" par des papillons bleu fluo ...
cette cuvée que j'ai déjà eu l'occasion de boire à deux reprises est un de mes vins référence , tout simplement.



J'enchaîne avec 5 autres bouteilles qui m'ont interpellées.
En premier lieu le Domaine le fay d'homme de 
Vincent CAILLÉ et sa cuvée "La part du colibri" 2010, 
un muscadet comme j'aimerais en voir beaucoup , avec du minéral qui est exacerbé par une sensation , celle de sucer un caillou, un beau grain de raisin et des fleurs pour le bouquet final : bravo au vigneron !!!

Au Clos gravillas , c'est une habitude , "L'inattendu" est un très beau vin avec une grosse bouche fraîche et enveloppante qui m'emmène sur une longueur plus qu'au rendez-vous...
Mon dernier blanc : le Clos de la bonnette qui fait un Condrieu au nez de pêche , d'abricot et de noix pour une bouche à la matière ample, grasse que la fraicheur garde gourmande.Un vin qui demande une dégustation plus posée pour apprécier la belle complexité.

Pour finir , je me suis fais surprendre par deux vins rouges d'une très grande fraicheur aromatique.
Le pinot noir de Fabrice et Valerie Closset est vraiment un vin qui donne envie de s'intéresser de plus près aux vins du Jura.
La cuvée "autrement..." de Jacques Maillet est d'une très belle simplicité , celle qui fait dire :
voila , c'est ça le vin.L'énorme fraîcheur de fruit donne de la gourmandise  et me rend Savoie , euh , sans voie !!!

Deux milles bios donc et de belles découvertes pour ce salon qui m'amène à penser , au vue des dégustations que j'ai pu faire , que ces vins ont un bel avenir devant eux et que l'avenir est peut être aux BIOS ....  ou pas !!!

samedi 22 janvier 2011

"Les arpettes" de Jean-Baptiste

Je rends visite de temps en temps à Jean-baptiste Senat car j'apprécie autant le vigneron que ses vins.
C'est à chaque fois une belle ballade dans les vignes qui entourent Trausse avec les très beaux paysages du Minervois pour décor et un passage obligatoire au bois des merveilles (en haut sur la photo), un superbe endroit dont jean-baptiste est je pense "amoureux".
Ce défenseur de la "région" aime aussi me parler d'un jeune qui va ou vient de s'installer et dont les vins commencent a bien se goûter.
C'est également un fervent partisan des cépages locaux, ceux que les grand- pères avaient planté et qu'il faut continué à tailler car ils sont souvent adaptés à l'endroit et au sol que ce vigneron travaille comme  avant.
Enfin comme avant ou plutôt comme maintenant lorsque l'on continue à prendre son temps et à respecter la nature.

J'ai ouvert "les arpettes" 2007  (merlot et carignan) il y a peu de temps et je me suis vraiment régalé de ce nez très particulier sur la mandarine avec un beau chocolat
très fin. J'ai aussi sur un court moment, une cerise bien mure qui explose sur un fruité très précis.
Ce nez m'a emporté :
je suis devant un arbre blanc qui est rempli de mandarines. Une petite brise passe dans ses branches qui du coup, comme une harpe, me lance des notes mélodieuses que j'attrape.
Lorsque je croque dans un do , dans un ré ou dans un fa, un jus de mandarine gourmand envahit ma bouche.
La bouche donc est fondue avec une acidité garante de la longueur qui m'emmène vers un final amer gras.
Une petite pointe de sel m'arrive sur le bout de la langue (c'est plutôt rare ) et, sur plusieurs minutes, j'ai une fraîcheur légèrement mentholée qui reste.

Le vin va vivre doucement avec un nez qui va voir défiler le poivre, la terre et un petit passage "sous la pluie". Quant à la belle mandarine chocolatée, elle sera toujours là, omniprésente, pour mon plus grand plaisir.

Un très beau vin sudiste qui se démarque par sa typicité.


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vendredi 14 janvier 2011

Don(n)e moi un Cashmere.

Wilfred Walat est ambitieux, il a appelé son domaine La nouvelle don(n)e .
Quand on est installé à Calce, au milieu des Gauby, Padié and co, c'est plutôt culotté.
J'ai rencontré ce jeune vigneron il y a 2 ans sur un salon et j'ai tout de suite trouvé beaucoup de personnalité à ses cuvées.
Les blancs sont vraiment intéressants et Cashmere, qui m'a fait "décoller" il y a quelques jours, est un vin qui m'avait complètement subjugué sur 2007. Le carignan était à l'époque vinifié en macération carbonique.
Lors d'un passage au domaine ( il partage la cave d'un copain pour le moment), j'ai été frappé par la grande confiance qui caractérise ce vigneron.
Je me rappelle encore d'une phase : " je ramasse les raisins murs et les degrés ne me font pas peur". Il faut dire qu'il a l'air de savoir ou il va alors suivons.
Son travail à la vigne était limité car manuel jusqu'à maintenant, mais le chenillard dernièrement acquis va lui permettre de travailler un peu plus en "profondeur"ce beau terroir de Calce, du coté du col de la Dona.
Sinon, comme tous les vignerons dont je parle ici, il a une démarche bio (en cours de certification), les vendanges se font en caissettes, élevage sur levures indigènes et pas (ou peu) de souffre en cave.
Voila donc un Cashmere 2008 qui fait dans les 15°,
mais je ne les ai jamais entendu durant toute cette bouteille.
Carignan 60% , mourvèdre et grenache à 20% .
Le nez est "plaqué" d'une fine couche de vanille un peu envoûtante qui enrobe la mangue, la cannelle et des épices finement poivrées.
C'est "piquant" et concentré.
J'ai l'image de la pointe d'une flèche en bronze.
 La bouche a une belle fraîcheur et une acidité de folie avec du pamplemousse et une grosse matière qui étire le vin sur une bonne longueur.
La rétro sur le groseille est superbe et m'emporte :
j'ai l'impression de nager dans une piscine remplie de groseilles.
Des oiseaux préhistoriques en bois passent dans le ciel, juste au dessus de moi ...
Après 1 heure la bouche sera plus fondue et ce vin atypique restera très plaisant avec des senteurs d'encre dans mon verre.
Voila donc un vin en devenir mais avec une jeunesse qui don(n)e beaucoup de plaisirs.
Un beau Cashmere.

mercredi 5 janvier 2011

Un AS

 Pour cette nouvelle année , que je souhaite bonne à tous ceux qui lisent ce blog ,
je commence par la plus belle dégustation que j'ai faite pendant les fêtes ,
celle d'un champagne de chez Jacques Selosse
 Je n'avais jamais eu l'occasion de gouter ce grand nom , que Anselme porte haut depuis qu'il a succédé à son père , les prix de ses cuvées n'étant pas tellement dans la fourchette de ce que j'ai l'habitude de mettre dans une bouteille.
Au réveillon du nouvel an , un foie gras mi-cuit que j'avais cuisiné quelques jours auparavant et des amuse-bouches accompagnaient donc la cuvée brut rosé qu'un ami voulait me faire découvrir. Je le remercie au passage pour ce beau cadeau.

Le bouchon saute et dans mon verre la couleur est d'un rose un peu pale.
Je mets mon nez depuis à peine
3 secondes au dessus de mon verre : mon âme est touchée , je décolle tout de suite :
j'ai une très belle rose qui s'ouvre sous mes yeux , lentement , et lorsque son éclosion est terminée , je découvre les lèvres d'une bouche féminine qui me "lance" un baiser , tendrement , dans un souffle de parfum ...
Euh , je reprends , le nez donc est tout de suite d'une grande finesse , sur des fleurs avec une élégance impressionnante.
En bouche , c'est du bonheur et je "redécolle" :
Un écureuil grignote une noisette tranquillement devant moi lorsqu'il me tend son petit encas pour me le faire goûter tout en esquissant un petit sourire.
Cette bouche donc est vineuse , presque grasse , droite , avec quelques bulles très fines.
C'est quasiment du vin , avec une noisette (peut être celle de mon copain écureuil ) bien présente et une grande buvabilité.
Au fur et à mesure de la dégustation , le nez va basculer sur les agrumes , avec du gingembre aussi.Il y a toujours autant  de grâce.

Je ne sais pas comment mais mon verre est déjà vide et la bouteille était bien petite pour 4.
Quelle gourmandise !!!
C'est la grande finesse et l'élégance de ce "vin" qui me fait dire que j'ai gouté
un Anselme Selosse Champenois.